Mont-Sainte-Odile Compostelle Phase 0.1 : Mont-Sainte-Odile -> Châtenois
Par Maximilien le mardi 16 mai 2017, 19:13 - Sport et nature - Lien permanent
Mercredi 08 mars 2017, il fait étonnamment beau et bon, le week-end s’annonce agréable et, de surcroît, libre au niveau du calendrier. Voilà une occasion inespérée d’aller marcher 2 jours de suite. Me vient de suite une idée...
Mercredi 08 mars 2017, il fait étonnamment beau et bon, le week-end s’annonce agréable et, de surcroît, libre au niveau du calendrier. Voilà une occasion inespérée d’aller marcher 2 jours de suite. Me vient de suite une idée : Faire “Mont Sainte Odile -> Châtenois” en compagnie de ma petite Jack-Russell adoptée il y a 5 mois. Histoire de préparer une sortie bivouac de 2 jours pour les Vosges Trotters Sélestat. J’ai déjà tout l’équipement, donc rien à préparer ou presque. C’est jouable, même si c’est dans 3 jours.
Deux options se heurtent dans ma tête :
- suivre le GR5 et bivouaquer au refuge des Amis de la Nature situé au dessus d’Andlau.
- suivre le chemin de Compostelle et passer la nuit à l’Abbaye Baumgarten de Bernardvillé.
Manque de bol : la chienne n’est pas complètement remise de sa récente stérilisation. L’amener ne semble pas être une bonne idée selon Jessica mon épouse qui est toujours de bon conseil. On oublie donc l’idée de partir avec le chien.
Pas trop envie d’être seul, même pour deux jours. Je prépare longuement un mail pour voir si des membres des VTS seraient intéressés, en soumettant au vote les deux itinéraires envisagés. Au moment de poster le mail, quelque chose me retient. Je ne clique pas sur “Envoyer”. C’est décidé, je pars seul. Et je prends le chemin de Compostelle. Deux-mille-dix-sept sera l’année où j’aurai enfin lancé ma marche vers Compostelle. Et, coup de théâtre, le départ ne se fera pas de Châtenois comme prévu depuis si longtemps, mais du Mont Sainte Odile. Quand on y pense, n’est-ce pas là le plus beau point de départ situé en Alsace. On ne peut rêver mieux. Je renomme (une nouvelle fois) le “Projet Châtenois Saint-Jacques” PCSJ en “Mont-Sainte-Odile Compostelle” MSOC.
Ce week-end sera la phase 0.1, la phase de lancement. Je profiterai de mes 15 jours de marche prévus fin mai pour faire la phase 1.0 (Châtenois Dôle), accompagné ce coup-ci. On verra ça plus tard.
Trois jours pour trouver un crédentiale. Ça va être tendu. Coup de fil au gîte d’étape de Châtenois. Ils n’en vendent pas. Il faut être membre de l’association des Amis de Saint Jacques en Alsace pour pouvoir s’en procurer une auprès d’eux. Je les connais bien, pour avoir parcouru leur site Internet de nombreuses fois et pour avoir échangé quelques mails avec eux. Même si l’association est très bien, pas envie d’être membre d’une nouvelle association pour le moment. Je cherche une autre solution. Le mont Sainte Odile n’en vend plus et me redirige vers la cathédrale de Strasbourg. Ça se complique. Ces derniers n’en vendent plus non plus. Je sens que Compostelle est victime de son succès et que les organismes religieux en ont marre de fournir des crédentiales à des touristes. Ils ne me le disent pas clairement mais me le font comprendre. En même temps je comprends. C’est bête, je ne suis pas un touriste. Une bonne partie de ma démarche est Chrétienne. Il me faut faire le point sur ma foi. Savoir où j’en suis, prendre le temps d’y penser, me retrouver. Changer. Direction Internet. Avec les délai de livraisons, c’est foutu. Au final je télécharge pour dépanner un modèle non officiel en PDF que j’imprime sur une feuille A4. Ça fera l’affaire. Je m’en procurerai une vraie plus tard et retournerai au Mont Sainte Odile et à Bernardvillé pour faire refaire les tapons sur la bonne. Ce n’est pas loin de la maison. Ce serait dommage de ne pas avoir les tampons de départ dessus.
Le temps passe vite. Nous voilà déjà le jour J, samedi matin, le 11 mars 2017. Mon épouse m’amène en voiture et me dépose au Mont Sainte-Odile. Il est 09h00, il fait beau, j’ai tout mon équipement. Je respire doucement, je profite, on y est. Je flotte, je flâne, je prends mon temps, je veux apprécier toute la saveur de cet instant unique. J’ai attendu ce moment depuis tellement d’années. Petit tour du monastère. La vue est superbe. Pas un nuage dans le ciel, c’est de bonne augure. Quelques photos. Je passe à l'hostellerie pour faire tamponner ma crédentiale. Pas de soucis pour avoir mon tampon mais on m’explique que ce n’est pas un modèle officiel et qu’il ne sera pas accepté partout. On pourra me refuser le tarif Compostelle, voir même l’accès à certains hébergements. J’explique ma situation, que je ne fais là que 2 jours de marche. Je préviens que je repasserai dans quelques jours pour faire tamponner un modèle officiel. Je reçois de chaleureux et sincères encouragements. Ca fait plaisir.
Il est temps de se lancer. Je ne vais pas pouvoir faire durer ce départ plus longtemps, le chemin est là, devant moi, il m’attend, il m'appelle, il m’aspire. A peine sorti du monastère, le premier panneau est là. Compostelle, 2291 km. Il est un peu plus de 10h00. Je photographie ce panneau, attrape mes bâtons et attaque la descente vers Barr.
Tout va pour le mieux. Peu de temps s’écoule et me voilà déjà à la source miraculeuse Sainte Odile que cette dernière fit jaillir d’un coup de bâton afin de redonner la vue à un aveugle. J’en prends dans ma main et masse doucement mes genoux avec. On ne sait jamais, ça ne peut pas faire de mal.
Le reste de la journée sera agréable, sans encombre. Les villages sont plaisants, les paysages variés et souvent splendides, cette douceur hivernale tellement appréciable. Je profite d’avoir un champ de vision dégagé. L’omniprésence de la forêt m’a déplu l’an dernier dans le GR5.
Mont Sainte-Odile, Barr, Mittelbergheim, Andlau, Bernardvillé… 19 km en tout. J’arrive à l’abbaye Baumgarten vers 15h30, comme prévu. Très bon accueil. Quel endroit agréable et calme. Quelle sérénité règne dans ce lieu entouré d’un véritable écrin de verdure ! J’en garde un très bon souvenir. Je suis seul, je médite. Sieste, douche, repas, Vêpres, nuit au calme, petit déjeuner, Tierce, ménage, tampon, puis voilà déjà le moment du départ. J’ai bien dormi.
La seconde journée sera tout aussi positive que la première quoiqu’un peu moins originale. Je connais déjà un peu plus les chemins parcourus. Nothalten, Blienschwiller, Dambach-La-Ville, Dieffenthal, Scherwiller, Châtenois. 18 km en comptant mes quelques détours. Le soleil est omniprésent et les nuages brillent encore par leur absence. J’ai les avant-bras tout rouges à force d’être à l’horizontale pour tenir les bâtons. Faudra que je prévois un tee-shirt à manche longue et de la crème solaire en mai. Petite sieste sur le chemin devant la chapelle Taennelkreuz que j’apprécie tellement. Tout est si calme, reposant. Peu de personnes croisées. En début d’après midi j’arrive déjà à la maison, en forme. J’organise même un petite rando familiale pour profiter de la famille.
Ces deux jours seront passés si vite. J’en garde un très bon souvenir. Au taquet pour repartir en mai. J’envoie de suite un message à mon père. Peut être que ça l’intéressera. Je prépare également un mail pour les VTS. Ce sera ma première sortie rando comme organisateur. Avec la tente, histoire d’alterner différents types d’hébergement.
Point de vue genoux, aucune douleur, mais va falloir les oublier et ne pas être en permanence à leur écoute à guetter la moindre sensation. Si je n’y pense pas ça ira. C’est pour ça qu’il me faut partir avec du monde, pour détourner mon attention, pour oublier ces foutus genoux.
A suivre….
Commentaires
C'est marrant, il y a un peu moins d'un an, j'ai fait le chemin Bernardvillé-MSO, avec le pélé paroissial. C'est sympa aussi, mais on monte beaucoup !
Bonne marche très bientôt !